La Grande-Bretagne étouffée par le monolinguisme ?

L’autorité de la Grande-Bretagne comme une grande puissance dans le commerce international risque d’être gâchée par l’étroitesse d’esprit et l’ignorance linguistique.

Cette semaine, la BBC a indiqué que, selon un sondage YouGov, seulement 25 % des résidents du Royaume-Uni déclarent pouvoir tenir une conversation dans l’une des dix premières langues désignées par le British Council, et plus de la moitié des élèves du cycle secondaire supérieur (16 – 18 ans) n’étudient pas de langue étrangère.

Bien que cela n’ait pas atténué l’attrait du Royaume-Uni pour l’investissement direct étranger, je m’efforce de voir comment celui-ci pourra croître aussi fortement si les générations futures sont incapables de lire un menu en espagnol.

Les plus récalcitrants diront que cette affirmation est dénuée de fondement, alléguant du fait que l’anglais est la langue la plus parlée dans le monde et la lingua franca dans la politique mondiale et le commerce international.

Cette rhétorique ne prend pas en compte l’ensemble de la situation : les Britanniques ne parlant qu’une seule langue ne font plus partie des quelques privilégiés qui ont la chance de parler la langue la plus utile au monde. The Economist prédit que d’ici 2050, la moitié de la population mondiale aura une connaissance plus ou moins bonne de l’anglais. La langue risque de devenir une denrée banale, un outil de communication pratique, un peu comme le téléphone.

La réussite future des sociétés du Royaume-Uni dépend de la manière dont nous établissons des liens étroits avec nos voisins européens et nos partenaires commerciaux du Sud-Est asiatique et d’Amérique du Sud.

Les organisations britanniques qui ont conscience de cela ont extrêmement bien réussi. La boutique en ligne ASOS a enregistré une hausse de 73 % de ses ventes internationales après que son site Web multilingue a été mis en ligne au début de cette année. De même, le lancement du site allemand de Debenhams il y a 18 mois a permis d’enregistrer le double de ventes en ligne par rapport à l’année dernière.

Ces marques ont fait plus que traduire simplement leur site, elles ont fait preuve d’empathie et de respect à l’égard de leurs clients en communiquant avec eux dans leur propre langue.

Les entreprises britanniques devraient en tenir compte et s’ouvrir aux langues et cultures étrangères, au lieu de parler très lentement et fort pour faire passer un message en anglais. Alors nous pourrons dire avec fierté que la Grande-Bretagne est vraiment ouverte aux échanges.